Apiculture ou apilogie


                                

Introduction :

Le rôle des abeilles sur cette planète, est en premier lieu de polliniser la végétation, les plantes et les arbres. Sans les abeilles la biodiversité disparaît, car ce sont principalement les abeilles qui permettent aux plantes de produire des fruits contenant des semences reproductibles, en transportant le pollen de leurs fleurs mâles vers les fleurs femelles, assurant une fécondation fertile. Sans les abeilles les plantes ne peuvent plus se reproduire. ; le vent étant aléatoire. Et ce problème n’est pas pour demain, il est déjà une problématique pour de nombreux agriculteurs, cultivateurs, paysans et paysannes dans le monde. Car, comme vous devez le savoir, les abeilles sont en voie d’extinction. Ce qui menace gravement la survie de toutes les espèces végétales (plantes et arbres) qui ont besoin des abeilles pour assurer leurs pollinisations et donc leurs reproductions.

Abeille et souveraineté alimentaire et économique.
L’une des premières conditions pour atteindre l’autonomie alimentaire et économique, est de vivre dans un lieu (biotop), ou la biodiversité puisse exister de façon pérenne. Or les abeilles, de par leurs rôles prépondérants dans la pollinisation végétale, sont d’une importance capitale pour atteindre une autonomie alimentaire et économique pérenne dans le temps. Sans abeille plus de pollinisation, plus de reproduction végétale, donc dépérissement de toute vie sur la planète. Vouloir atteindre une autonomie alimentaire et économique, en ignorant le rôle central de l’abeille dans le cycle de la vie, c’est vouloir uriner sur un violon en espérant qu’il en sorte une sonate de Bach.

Apiculture, humus et réchauffement climatique.
Pour lutter contre le réchauffement climatique, les abeilles sont en première ligne. En effet, nous savons que nous devons réduire notre production de gaz à effet de serre (énergies fossiles) et nous savons que nous devons reboiser car ce sont les arbres qui produisent l’oxygène et fixent le Co². Or, ce sont les abeilles qui vont assurer la reproduction (par la pollinisation) des arbres et des plantes. La lutte contre le réchauffement climatique passe donc inévitablement par les abeilles.
Par ailleurs, selon l’agronome Claude Bourguignon : “Sur l’ensemble de l’Europe, environ 90% de l’activité biologique des sols cultivés a été détruite par l’agriculture intensive. Je dis bien : détruites. Les zones les plus ravagées sont l’arboriculture et la vigne. Or, l’activité biologique des sols est indispensable pour l’écosystème. Le sol est une matière vivante : sur trente centimètres d’épaisseur, il concentre 80 % des êtres vivants de la planète. Les vers de terre, à eux seuls, pèsent plus lourd que tous les autres animaux du monde réunis. Mais les sols abritent aussi des bactéries, des champignons et une myriade d’organismes qui se nourrissent de la matière organique. Or, en Europe, le taux de matière organique du sol est passé de 4% à 1,4% en cinquante ans... En France, 60 % des sols sont frappés d’érosion. Actuellement, nous perdons en moyenne quarante tonnes de sol par hectare et par an.”
Selon le Professeur Pimentel, de 1956 à 1996, ce sont 1,5 milliard d’hectares de terres arables qui ont été abandonnés en raison de l’érosion. Cela représente un tiers des surfaces arables de la planète. Les USA ont perdu, en 150 ans d’agriculture intensive, 75% de leur humus ! C’est 1m50 (150 cm) d’humus qui sont partis à tout jamais dans les océans. En région tempérée, il faut 500 ans pour produire naturellement 2,5 cm d’humus. Cela veut dire qu’il faudra à la nature 30 000 années pour régénérer ce patrimoine humique aux USA.
Pour John Jeavons, la perte de sol est également en relation avec la production agro-industrielle de nourriture. En effet, pour chaque tonne de nourriture produite, ce sont de 6 à 18 tonnes de sol qui sont irrémédiablement perdues. En Chine, par exemple, l’érosion serait maximale puisque le chiffre de 18 tonnes de sol perdus, par tonne de nourriture produite, est avancé. Les chiffres officiels évoquent la perte de 5 milliards de tonnes de sol chaque année dans ce pays.
La lutte contre le réchauffement climatique, passe donc par une réduction de nos émissions de CO², mais également par la séquestration du carbone dans les sols. Or, pour séquestrer du carbone dans les sols, il faut reboiser les terres érodées, pratiquer une agriculture non intensive et polluante, et préserver la biodiversité végétale (garant de l’équilibre des écosystèmes). Et sans les abeilles (sauvages et domestiques), et leur rôle de pollinisateur, plus de reproduction végétale, donc dépérissement de toute vie sur la planète.
C’est pourquoi : nous ne devons pas considérer les abeilles comme des usines à miel, mais comme les garants d’une nature prospère et diversifiée.
Peut-être serait-il approprié de ne plus faire de l’apiculture mais de l’apilogie (api = abeille, logie vient de logos = science, soit la science des abeilles).


Les questions à se poser sont donc :
- Doit on continuer à considérer une ruche comme une réserve à miel exploitable à l’infini, ou considérer qu’une ruche c’est le garant de la préservation de la nature et donc de la survie de la planète ?
- Doit on continuer à construire des ruches dans le but d’extraire le maximum de miel, ou construire des ruches adaptées à leur mode vie, qui leurs permettent de lutter contre le varroa, par exemple ?
 - Qu’est-ce qui est le plus important, sauver la biodiversité qui nous nourrit et la planète, ou avoir du miel à mettre sur une tartine ?


Comment pratiquer l’apilogie ?
Pour cela, il faut sortir de la conception « marchande » de notre relation avec les abeilles. Vouloir faire de l’apiculture, en forçant une ruche à produire 40 kg de miel par an, voire plus, est une impasse pour l’humanité, c’est scier la branche sur laquelle nous sommes assis.
Faisons plutôt de l’apilogie, en pratiquant une « apiculture » qui a pour objectif premier de préserver les abeilles, afin d’assurer la pollinisation des végétaux et des arbres. En second lieu, les récoltes de miel, propolis, cire et gelé royale doivent être effectuées sans que cela nuise à l’équilibre de la ruche. Et pour finir, nous nous devons de repenser la conception des ruches. Car concevoir une ruche pour produire du miel n’est pas la même chose que construire une ruche adaptée au mode de vie des abeilles.


Pour en savoir plus :
- http://www.abeille-cevenole.fr/ruche_campagnarde.html L’excellent site de Maurice Rouvière, afin de comprendre comment fonctionne une ruche et comment construire une ruche adaptée aux besoins des abeilles. Maurice Rouvière, apiculteur et fervent défenseur de l’abeille tente d’alerter sur les dégâts causés par les pesticides tant sur l’environnement que sur l’homme tout en soulignant l’importance de la ruche et le rôle décisif de l’abeille. Inventeur de la ruche à feuillets, qui s’adapte à la croissance de l’essaim par ajout de cadre pour qu’elle n’ait pas de problème pour se chauffer.  Pour Maurice Rouviére, l'installation des ruches doit être pensée en fonction de la quantité de nectars aux alentours. Laisser les abeilles faire leur cire : les cires industrielles n'ont pas d'odeur et entravent leur communication. C'est en faisant vibrer la cire que les abeilles communiquent. Respecter les zones de fleurs. Que leur reproduction se fasse naturellement. Je suis contre l'insémination et l'élevage artificiels des reines. Prélever une quantité raisonnable de miel au printemps lors de la grande miellée. Il faut laisser du miel dans la ruche pour l'hiver car il absorbe l'humidité, et surtout les abeilles s'en nourrissent. Les apiculteurs prélèvent trop et substituent avec des pains de sucre “terrien”. Mais les abeilles se nourrissent de sucre “aérien”, celui des nectars et des fleurs. Je préconise aussi de travailler avec des espèces locales, à savoir l'abeille noire dans notre région. Les cadres de nos ruches modernes sont faits pour les apiculteurs mais pas pour les abeilles, ils sont trop grands pour maintenir la chaleur. L'abeille, comme la volaille et d'autres animaux, est devenue un produit qui doit être rentable. Si on veut la respecter, il faut être sage et observateur. Et récolter ce qui est possible. Des apiculteurs travaillent de manière naturelle et arrivent à en vivre. »

- http://www.abeillessauvages.com/ Information sur les abeilles sauvages et les nichoirs à abeille.

http://accenterre.blogspot.fr/search/label/ruches  Site qui présente différents types de ruches « alternatives», comme la ruche Hélianthe de Maurice Chaudière, entre autre.

http://ruchesdebiodiversite.fr/ Nouveau site plein d’initiatives avec des liens, des contacts, etc.

http://www.apiculture-populaire.com Ce site a pour vocation de promouvoir la ruche et l'apiculture populaire. C'est-à-dire une apiculture praticable par tout le monde, une apiculture d'amateur où le plaisir de produire son propre miel, et de le partager avec sa famille et ses amis, passe avant les préoccupations de quantité et de rentabilité.

http://www.ruchetronc.fr  L’association L’Arbre aux Abeilles se consacre à la préservation des abeilles noires et des ruchers troncs cévenoles

- http://www.la-ruche-sauvage.com  Site dédié à l'abeille et à l'apiculture qui ne vous mènera pas à récolter 40 kg de miel sur une seule ruche mais pose la question comment en sommes-nous arrivés à craindre la disparition d'un insecte indispensable à la vie du monde végétal et animal ? Il se penche sur différentes sciences telles la biologie et la pathologie des abeilles que l'apiculture moderne ignore pour un seul objectif : le rendement, et propose une méthode simple et naturelle de pratiquer l'apiculture. En effet les besoins et les qualités nécessaires d'une alimentation conforme pour maintenir les abeilles en bonne santé et propres à résister aux maladies et parasites dont elles sont la cible sont devenus dans l'apiculture moderne secondaire et l'on compte sur les laboratoires pour résoudre les nombreux problèmes que ce mode d'apiculture a provoqués.

- http://www.petitesruches.eklablog.com Site riche d’informations  pour mener une ruche warré dans son jardin. Céline Locqueville propose des stages d’apiculture écologique Warré, de vannerie sauvage et de bois cordé.

- http://ruchewarre.net Forum où l’on trouve plein de conseils !

 
Selon Abel Jacquard : « 4 ans sans abeilles, et notre monde disparaît » !!

 




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